Bayer-Monsanto, futur n°1 ?
La clôture de la transaction, repoussée, devrait intervenir début 2018, et donner naissance au possible numéro un mondial sur le marché phytos.
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«Le projet d'acquisition de Monsanto par Bayer entraînerait la création de la plus importante entreprise intégrée du monde dans les secteurs des pesticides et des semences », alertait la Commission européenne dans un communiqué le 22 août dernier, en ouvrant une enquête approfondie sur le sujet. Effectivement, le morceau est de taille. En 2015 au niveau mondial, en protection des cultures, Bayer a réalisé 10,089 Mds$ et Monsanto 4,329 Mds$ (chiffres Philips McDougall). Une bagatelle... Le 5 octobre, la Commission a annoncé une pause dans sa procédure d'enquête, dans l'attente d'éléments des firmes. Interrogée, Bayer France réagit : « Il est tout à fait compréhensible que l'Union européenne demande un complément d'information, vu l'ampleur du projet. Nous n'en sommes donc pas étonnés et cette demande ne remet pas en question le projet d'acquisition. En consultation avec la Commission européenne, le 18 septembre, Bayer a de son côté déposé une demande afin de reporter l'échéance de l'examen de 10 jours ouvrés au 22 janvier 2018, pour que la transaction puisse être évaluée dans des conditions correctes eu égard à son envergure. En conséquence, la clôture de la transaction est aujourd'hui plus susceptible d'intervenir dans le courant du premier trimestre 2018. »
Bayer veut des semences
A l'origine, l'allemand voulait se renforcer en semences. A l'automne 2015, comme le révèle Les Echos, Bayer étudiait deux options : une fusion avec Monsanto ou le rachat de Pioneer. La seconde option ayant sauté avec le rapprochement de Dow et DuPont. Parmi les trois grands mouvements, c'est celui de Bayer et Monsanto qui fait le plus débat. Au niveau concurrentiel, il arrive dans un secteur déjà bien avancé en matière de consolidation. Et surtout, la réputation de Monsanto pèse. Fin avril dernier, des membres du Parlement européen, dont Eric Andrieu et Michèle Rivasi, ont envoyé un courrier aux actionnaires de Bayer, les enjoignant à refuser l'arrivée de Monsanto. Peine perdue. L'opération a été notifiée à la Commission européenne le 30 juin. Sur le volet phytos, les inquiétudes de l'Autorité de la concurrence se sont surtout portées sur les herbicides non sélectifs, Monsanto étant détenteur du glyphosate, et Bayer du glufosinate-ammonium (lire encadré). D'où le choix de Bayer de céder l'activité à BASF, avant toute demande officielle. « Ces désinvestissements ne préemptent pas une décision des autorités réglementaires, mais sont plutôt basés sur un dialogue avec celles-ci », précise Bayer en France. Dans le package, vendu pour 5,9 Mds€, se trouvent aussi des semences, notamment pour le marché français aves les colzas inVigor.
1 800 salariés chez BASF
« La volonté de céder ces treize activités relève d'une décision prise à l'échelle mondiale, et va au-delà des considérations pays par pays », appuie Bayer. Lesdites activités ont représenté 1,3 Md€ en 2016. BASF devra aussi intégrer plus de 1 800 salariés Bayer, au sein des équipes commerciales, R & D, semences et production. Ils sont principalement situés en Allemagne, aux Etats-Unis, au Canada et en Belgique. L'allemand récupère aussi les infrastructures de production et de formulation du glufosinate, de culture de semences et de recherche génétique. Et quid de la France ? Sur le sujet, Bayer indique pour 2018 : « Sur nos principaux marchés, nous avons des objectifs de croissance sur les fongicides et les herbicides maïs, et nous allons défendre nos positions en herbicides céréales, cultures betteraves et pommes de terre ». En attendant les actifs Monsanto.
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